Ariane 6 : comment va se dérouler le premier lancement



Un an après avoir dit adieu à Ariane 5, l’Agence spatiale européennelancera, le 9 juillet prochain, sa grande soeur, la fusée Ariane 6. La fenêtrede tir est programmée.

La nouvelle fusée européenne doit décoller ce mardi 9 juillet 2024 depuis le centre spatial de Kourou en Guyane française. La fenêtre de lancement a été annoncée. Ariane 6 doit décoller, sauf contrordre, entre 20h et 23h, heurefrançaise. Le nouveau lanceur lourd Ariane 6 est décliné en deux versions : l’Ariane 62 est équipée de deux boosters et l’Ariane 64 de quatre boosters. Pource premier lancement, c’est la plus «petite» version qui a été choisie. Elle mesure tout de même 56 mètres de haut et affiche une masse de 530 tonnes.

Comment va se dérouler le lancement ?

Si tout se passe bien, la mission doit durer un peu plus de 2heures et 50minutes. Voici les principales étapes. 7 secondes avant la fin du compte à rebours, les équipes de l’Agence spatiale européenne (ESA) procéderont à l’allumage du moteur principal, un moteur à hydrogène et oxygène liquide Vulcain. À l’heure H, les deux boosters vont à leur tour s’allumer et brûler leurs 142 tonnes de poudre, chacun, pendant 2 minutes et 15 secondes puis se séparer de l’étage principal. Après 7 minutes et 35 secondes de poussée, le moteur Vulcain sera éteint.

Six secondes plus tard, interviendra la séparation du premier étage. 9 secondes plus tard, le moteur Vinci de l’étage supérieur sera allumé pendant une dizaine de minutes. Il le sera une seconde fois, 38 minutes plus tard, pendant une vingtaine de secondes. 1 heure et 6 minutes après le décollage, la coiffe s’ouvrira et libérera en plusieurs fois ses charges utiles. Cette opération prendra au total 1 heure et 45 minutes.

À quoi va servir cette première mission ?

Ce premier vol va permettre à l’ESA de s’assurer qu’Ariane 6 est bien opérationnelle, notamment que le moteur Vinci de l’étage supérieur est capable de se rallumer plusieurs fois. Il va aussi permettre d’envoyer lors de cette première mission onze charges utiles. Il s’agit majoritairement de petits satellites CubeSats qui font la taille d’une boîte à chaussures, de microsatellites qui ne dépassent pas les 150kg, et de deux capsules spatiales.

Quels sont les risques ?

Comme pour tout premier lancement, les risques sont bien réels. «Statistiquement, il y a 47% de chances que le premier vol ne réussisse pas ou ne se déroule pas exactement comme prévu» c’est ce que rappelait en avril dernier Josef Aschbacher, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA). «Nous ferons tout notre possible pour que ce vol soit un succès, mais je pense que c’est quelque chose que nous devons garder à l’esprit.» On se souvient en effet que le premier lancement d’Ariane 5, le 4 juin 1996, s’était soldé par un échec. La fusée avait explosé en vol seulement 36 secondes après le décollage.  Espérons que ce ne sera pas le cas le 9juillet prochain.


source : la dépeche