Le 24 décembre 1979, à 14 h 14, heure de Kourou, le lanceur Ariane quitte pour la première fois le solguyanais.
Un beau cadeau de Noël pour les Européens qui s’affranchissent de la tutelle des Américains et accèdent désormais librement à l’espace.
Ils rejoignentaussi le club alors très fermé des puissances spatiales : États-Unis, URSS et Europe.
Au début des années1970, la France veut sortir de la spirale des échecs répétés du programme Europa, construit autour d’un missile balistique britannique.
Georges Pompidou engage la France à prendre en charge 60 % des dépenses et à couvrir d’éventuels dérapages budgétaires.
En échange, la maîtrise d’oeuvre revient au Centre national d’études spatiales français et les industriels hexagonaux récupèrent une part importante des contrats.
En 1973, Bruxelles entérine cette logique.
En 1975, l’agence spatiale européenne est créée et le programme Ariane, lancé.
De nombreux responsables politiques, même français, doutent de la réussite du projet, ils prédisent une catastrophe technologique et un désastre financier.
La NASA necomprend pas pourquoi le vieux continent s’arcboute sur « une technologie dépassée ». Les Américains travaillent alors à la conception d’un véhicule révolutionnaire : une navette spatiale…
L’explosion de Challenger en 1986, puis celle de Columbia en 2002, sonnent le glas du programme.
En revanche, Ariane s’est révélée une réussite totale : au mois de juillet dernier, Ariane 6 effectuait son premier vol, le 262e de la fusée européenne (seulement 12 échecs) depuis1979.