FO Cadres / APEC: Egalité professionnelle, le chemin est encore long !

11 octobre 2024


Egalité professionnelle

Le chemin est encore long !

11/10/2024
L’Apec a publié une étude révélatrice sur les inégalités persistantes entre les cadres femmes et hommes. Menée auprès de 2 000 cadres et 1 000 recruteurs, l'enquête met en lumière des écarts notables en termes de salaire, de progression de carrière, de conciliation vie professionnelle et personnelle, ainsi que des comportements sexistes perdurant dans les entreprises.

Des écarts de rémunération toujours flagrants

Les femmes cadres sont payées 12 % de moins que leurs homologues masculins. Malgré les compétences équivalentes et des parcours similaires, l’écart salarial reste significatif, et cela se ressent particulièrement chez les plus jeunes. À titre d’exemple, les femmes de moins de 35 ans gagnent 21 % de moins que les hommes du même âge. Cet écart, qui persiste même à profil identique, alimente un profond sentiment d'injustice chez les femmes cadres, 49 % d’entre elles estimant ne pas être rémunérées équitablement.

Peu d’entreprises prennent des mesures concrètes pour réduire cet écart. Seulement 25 % des grandes entreprises déclarent avoir alloué un budget spécifique pour l’égalité salariale, chiffre qui descend à 19% dans les PME et TPE. 

Des carrières freinées par des stéréotypes de genre

Un tiers des femmes cadres se sentent freinées dans leur carrière en raison de leur genre. L’observation confirme ce ressenti : seules 33 % des femmes accèdent à des postes de management (contre 46 % des hommes). Le "plafond de verre" reste une réalité tangible dans de nombreuses entreprises, où les postes à responsabilités sont encore majoritairement occupés par des hommes.

Ces inégalités d’accès aux postes à responsabilités demeurent souvent taboues. Le déni persiste autour de ces pratiques, notamment dans les PME et TPE, où les actions pour promouvoir l’égalité des chances au sein des équipes dirigeantes sont rares.

Une conciliation vie professionnelle et personnelle difficile

Les femmes cadres peinent davantage à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Selon l’étude, 45 % des femmes cadres rencontrent des difficultés, contre 40 % des hommes. Ces difficultés sont exacerbées par la présence d’enfants en bas âge ou par l’occupation de fonctions managériales, ce qui pousse certaines femmes à devoir arbitrer entre carrière et vie personnelle.

Les inégalités dans la répartition des tâches domestiques jouent un rôle majeur. Par ailleurs, les mères cadres sont bien plus sollicitées que leurs conjoints pour s'occuper des enfants malades. Ce déséquilibre dans la sphère domestique complique encore la gestion de la double journée pour les femmes cadres.

Des conséquences sur la santé mentale des femmes cadres

Les difficultés à concilier vie professionnelle et personnelle peuvent avoir un impact direct sur la santé mentale. L’épuisement professionnel touche 54 % des femmes cadres, contre 42 % des hommes, une proportion inquiétante. De plus, 57 % des femmes cadres déclarent souffrir de troubles du sommeil liés à leur environnement de travail, un chiffre supérieur de 15 points à celui des hommes.

Le stress et l’épuisement émotionnel sont plus fréquents chez les femmes cadres. Près de 65 % d’entre elles rapportent une fatigue intense due à leur environnement professionnel, contre seulement 43 % des hommes. Selon l’Apec, ces différences montrent l’urgence d’instaurer des conditions de travail plus équilibrées et respectueuses de la santé mentale des femmes.

Des comportements sexistes encore trop fréquents

Malgré les efforts de sensibilisation, les comportements sexistes perdurent dans de nombreuses entreprises. 40 % des cadres déclarent être témoins de comportements sexistes au travail. Les femmes, en particulier, sont souvent confrontées à des remarques déplacées ou à des discriminations basées sur leur genre.

Les actions de sensibilisation ne suffisent pas à enrayer ces pratiques. Bien que certaines grandes entreprises aient mis en place des formations spécifiques, leur portée reste limitée. Le « sexisme ordinaire » continue de miner l’ambiance de travail et d’affecter le bien-être des femmes cadres.

Le chemin vers l’égalité professionnelle réelle et tangible semble donc encore bien long…